Chaque nouveau livre est une nouvelle aventure et… une nouvelle approche de disposition de contenu. Aux tout débuts de nos publications, nous avons passé beaucoup (trop) de temps à rechercher à droite et à gauche les pages qu’un lecteur ou qu’un libraire s’attendait à trouver dans un ouvrage — et où il s’attendait à les trouver —, suivant qu’il s’agit d’un roman, d’un dictionnaire, d’une thèse, d’un documentaire écrit ou d’un recueil de poésie…
Sans parler des interrogations que l’on pouvait avoir sur les termes, souvent ambigus, employés pour désigner les pages. Qu’est-ce qu’une page de garde ? Qu’est-ce que le colophon ? Qu’est-ce que l’imprimé ?…
À notre connaissance et après de nombreuses recherches, nulle part il n’existait sur le net avant cet article un lieu pour trouver une information complète sur le sujet. On trouve un peu partout des renseignements disparates, souvent incomplets, parfois même faux, mais aucune page avant celle-ci n’embrassait toutes les données d’un coup.
Comme nous imaginons ne pas être les seuls à nous être posé ce genre de question, nous avons décidé de commencer l’année 2024 avec un article décrivant une bonne fois pour toutes les pages qu’on peut trouver dans un livre bien formé, et leurs spécificités.
N’hésitez surtout pas à nous signaler toute erreur commise, nous ne sommes jamais à l’abri d’une incompréhension.
Belle page et fausse page
Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons pour la définition de belle page et fausse page que nous aurons souvent à utiliser.
Comme vous pouvez le voir, on appelle fausse page la page gauche d’un livre lorsqu’il est ouvert, une page toujours paire, et l’on appelle belle page la page droite du même livre ouvert, et c’est une page toujours impaire.
Les pages liminaires
D’abord, une vision d’ensemble, avec une présentation des pages telles qu’elles peuvent se présenter dans le livre. Sous cette image des pages liminaires (c’est-à-dire les pages qui se trouvent avant le contenu proprement dit, le texte), vous trouverez le détail de chaque feuillet. Il sera facile d’y faire référence par leur numéro de page, qui sera souvent mis entre parenthèses.
Jusqu’à la table des matières…
La page de faux titre
La page de faux titre (3) contient seulement le titre de l’ouvrage, parfois accompagné du nom de l’auteur. Elle permet à cet auteur ou cette auteure de poser sa dédicace lors d’une séance de signature. Cette page n’est pas obligatoire mais elle se trouvera toujours sur une belle page (c’est-à-dire une page de droite, impaire).
Elle n’est pas numérotée, comme sa page en vis-à-vis (*).
(*) De toute façon, les pages vierges ne se numérotent pas.
Parfois, on peut trouver une illustration sur la page en vis-à-vis de cette page de faux titre.
La page de garde
La fameuse page de garde (5) qu’on place ici entre la page de faux titre et la page de titre permet de ne pas voir toutes les informations de la page de titre par transparence. Elle permet aussi de se préserver d’une encre trop liquide qui viendrait couler sur la page de titre.
Mais on appelle aussi page de garde la toute première (1), celle qui se trouve donc collée à la première de couverture. La page de garde désigne aussi le pendant de la précédente, c’est-à-dire la toute dernière page du livre (qui n’est pas représentée ici), collée à la quatrième de couverture.
La page de garde ne se numérote pas, tout comme sa page en vis-à-vis.
La page de titre
Cette page (7), située sur une belle page, contient de nombreuses informations sur le livre, à savoir (liste non exhaustive) :
() On ne doit pas mettre "par" avant le nom des auteurs.*
En vis-à-vis de cette page (donc à gauche), on pourra trouver une liste des autres ouvrages de l’auteur(e). Mais cette liste peut être placée où l’on veut.
Cette page ne se numérote pas, tout comme sa page en vis-à-vis.
La page de mention légale
C’est la première fausse page imprimée (c’est-à-dire une page de gauche, paire), elle présente ce qu’on a coutume d’appeler le copyright, les droits qui sont accordés aux lecteurs concernant le livre. Souvent : aucun… Le texte appartient à l’éditeur, qui en a acheté les droits (d’imprimer).
On peut également trouver sur cette page le numéro ISBN ainsi que la date du dépôt légal (à la BNF).
Cette page ne se numérote pas.
La page de dédicace ou d’épigraphe
En vis-à-vis de la page de mention légale, on trouve parfois une page de dédicace (9) qui, comme son nom l’indique, permet à l’auteur de dédicacer son livre. Notez qu’il s’agit ici d’une dédicace “imprimée”, générale, pas celle effectuée lors d’une séance de signature.
Ça peut être également une épigraphe, c’est-à-dire une courte citation. Lorsqu’il y a dédicace et épigraphe, l’épigraphe suit la page de dédicace.
Quand elle n’est pas longue (seulement une page), cette page ne doit pas être numérotée. En revanche, si la dédicace tient sur plusieurs feuillets, il convient de numéroter ces pages. En commençant, donc, au numéro 9 si toutes les pages précédentes sont utilisées. Sinon, on compte toujours le foliotage — autre nom plus technique pour “pagination” ou “numérotation” — depuis la toute première page (celle de notre illustration).
La table des matières
La belle page suivante est réservée à la table des matières (11) — qui peut ne pas exister — qu’on appelle plutôt sommaire lorsqu’il s’agit d’une thèse.
Cette page n’est pas numérotée, même si elle tient sur plusieurs pages. Sa première page en vis-à-vis n’est pas numérotée non plus.
Cette table des matières peut se trouver plutôt à la fin du livre.
Poursuivons à partir de cette table des matières…
Page des remerciements
On peut trouver sur la première fausse page (12) qui suit la table des matières (ou qui suit la page de mention légale si la table des matières n’existe pas) une page de remerciements.
Tout comme la page de dédicace, cette page n’est pas numérotée si elle est unique, mais si les remerciements s’étalent sur plusieurs pages, il convient de les numéroter (à partir du numéro 12 si on a gardé les mêmes pages que notre exemple).
Page de préface
En vis-à-vis de la page de remerciements, ou sur la première belle page après la mention légale, on peut commencer à écrire la préface (ou l’introduction, l’incipit, appelez-la comme vous le voulez).
Elle commence toujours sur une belle page, donc une page de droite, impaire.
Cette préface est numérotée, même si elle tient dans la page. Si elle tient sur plusieurs pages et que le contenu de la dernière page est assez court, on peut ne pas numéroter cette dernière page.
Page de texte
Sur la première belle page qui suit (la 17 dans notre exemple) commence le texte du livre à proprement parler.
Cette première page est numérotée, tout comme les suivantes.
Cas spéciaux
Mais revenons en arrière pour présenter un document qui tiendrait plutôt de la thèse, de l’analyse ou de l’ouvrage technique.
En reprenant depuis la table des matières (11)…
Table des illustrations
Sur la page qui suit la table des matières (que ce soit une belle page ou une fausse page), on peut placer la table des illustrations qui liste toutes les images se trouvant dans le livre, avec leur numéro de page.
On peut l’appeler aussi “Liste des images”, “Table des graphiques”, etc.
Cette page — qui peut tenir sur plusieurs feuillets — est numérotée et elle est listée dans la table des matières.
Table des abréviations
Vient ensuite, sur une belle page ou une fausse page, en tout cas sur la page qui suit la table des matières ou la table des illustrations, la liste des abréviations qui sont utilisées au cours du texte.
Cette page — qui peut tenir sur plusieurs feuillets — est numérotée et elle est listée dans la table des matières.
Glossaire
Cette page, qu’on peut appeler aussi “Lexique” ou “Liste des termes”, etc., se place sur la page suivante, belle page ou fausse page. Elle contient la définition des termes techniques particuliers auxquels on aura recours dans l’ouvrage.
Cette page — qui peut tenir sur plusieurs feuillets — est numérotée et elle est listée dans la table des matières.
Texte
Peut venir ensuite, toujours débutant sur une belle page (page de droite, impaire), le contenu tant attendu du livre !
Très souvent, sa première page — qui contient peut-être un titre et/ou un numéro de chapitre — n’est pas numérotée. Toutes les pages entamant un nouveau chapitre restent le plus souvent sans numérotation.
Toutes les autres pages sont numérotées, sauf si elles sont vierges.
Et la suite…
Après le mot “fin” (qui est tout sauf nécessaire…), on peut trouver les pages suivantes.
Table de bibliographie
Commençant sur la première belle page après le texte (donc à droite, page impaire), on peut trouver la liste des références utilisées dans le livre. Leur formatage dépasse le cadre de cet article et dépend de la destination du document ou du livre.
Ses feuillets sont numérotés, mais la page (fausse page) en regard de la première ne l’est pas.
Biographie de l’auteur
On peut trouver ensuite, commençant également sur une belle page, la biographie de l’auteur.
Ses feuillets sont numérotés, mais la page (fausse page) en regard de la première ne l’est pas.
Page d’index
Sur la première belle page qui suit, on pourra faire apparaitre l’index ou les index du livre.
Ses feuillets sont numérotés, mais la page (fausse page) en regard de la première ne l’est pas.
Notes de fin d’ouvrage
Cette page n’est pas indiquée sur notre illustration car il n’existe aucune convention, à notre connaissance, concernant ces notes de fin d’ouvrage. Elles pourront être placées ici, après la page d’index.
Ses feuillets seront numérotés.
Page des crédits
On laisse à nouveau une fausse page vierge, donc sans pagination, avant de présenter la page des crédits, véritable générique du livre présentant les différentes personnes ayant collaboré à l’ouvrage, ainsi que des informations techniques comme le numéro ISBN, la date de dépôt légal ou la période d’impression.
On trouve généralement ces informations :
- le nom (ou raison sociale), l’adresse physique et le logo de l’éditeur,
- le site internet et l’adresse mail de l’éditeur,
- le nom du directeur de collection ou d’édition,
- le traducteur ou la traductrice éventuelle,
- le ou la metteuse en page,
- le ou les correcteurs et correctrices, relecteurs et relectrices,
- le numéro ISBN (ou ISSN) du livre,
- la période du dépôt légal (par exemple “Dépôt légal : 2e trimestre 2024”),
- le nom et domicile de l’imprimeur,
- la date d’achèvement du tirage,
- le prix.
Cette liste n’est pas exhaustive et l’éditeur pourra ajouter toute information qu’il jugera utile.
Page d’achevé d’imprimé
Sur la toute dernière page (une fausse page donc), qui pourrait être la page de garde collée à la quatrième de couverture, on trouvera l’achevé d’imprimé de l’imprimeur qui indique les informations sur l’impression du-dit livre.
Si c’est un livre pour enfant, et déposé à la BNF en tant que tel (ce qui nécessite une procédure spéciale), on pourra placer ici la mention “ loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse” suivie du mois et de l’année d’impression.
Conclusion
Nous espérons que ces informations vous seront très utiles, n’hésitez pas à nous le faire savoir et n’hésitez pas non plus à nous suivre (en remplissant le formulaire ci-dessous) pour être informé de tous les articles (pas plus de 3 ou 4 par mois) au fil de leur publication.